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ACTUALITE – Pour la libération de Josu Urrutikoetxea

Le 29 avril, la cour d’appel de Paris a refusé une nouvelle fois d’appliquer une mesure fondée sur des motifs humanitaires prévue par la loi. En réponse à cette décision, le prix Nobel de littérature, J. M. G. Le Clézio, rejoint les 149 premiers signataires de l’appel pour demander à la justice et au gouvernement français la libération et la protection de Josu Urrutikoetxea.

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ENTRETIEN. Le Clézio : « La Bretagne est ma terre natale »

Confiné à Nice, le prix Nobel J.M.G Le Clézio évoque l’actualité et son dernier livre, fait de souvenirs d’enfance et qui est aussi un chant d’amour à la Bretagne, terre de ses ancêtres et où il possède une maison, non loin de Douarnenez (Finistère).

À 80 ans, Jean-Marie Gustave Le Clézio visite les terres de son enfance.

Le Prix Nobel J.M.G Le Clézio, tout juste 80 ans, revient sur les terres de son enfance, une Bretagne en partie disparue à laquelle il est viscéralement attaché, et Nice qui l’a vu grandir.

De quelle manière la Bretagne, où vous passiez vos vacances enfant, vous a-t-elle façonné ?

Pour moi qui appartiens à une longue lignée d’émigrants, elle m’a donné le sentiment d’une « terre natale », un lieu où me ressourcer et inventer une appartenance. Je ne l’ai jamais ressentie comme un lieu de vacances. C’était un pays très démuni, à l’abandon, loin de l’image édénique qu’en donnent les dépliants.

Vous déplorez la perte de la langue bretonne, mais rendez hommage aux Bretons ?

Cela m’a frappé quand j’y suis retourné adulte, comme une tragédie. Incompréhensible qu’en si peu de temps, la langue avec son héritage culturel ait disparu. C’est imputable à l’État, qui a multiplié les actions de destruction. Mais aussi aux Bretons qui ont refusé de la parler à leurs enfants afin de les prémunir contre la discrimination dont ils avaient été victimes. Elle est menacée, l’action des écoles Diwan et des associations est une bonne chose. La jeune génération sera déterminante pour la survie de la langue et de la culture. Elle aura aussi en charge la survie économique, afin que la région ne devienne pas un désert de résidences de vacances.

Vous racontez votre enfance à Nice, pendant la guerre. Quelle empreinte a-t-elle laissée sur vous ?

J’en ai gardé ce sentiment particulier d’incertitude, que rien n’est assuré, et une sensibilité à l’injustice de la guerre pour les enfants, alors que, partout dans le monde, à l’heure que nous parlons, les armées bombardent les civils.

Comment vivez-vous la crise actuelle ?

Je retrouve certaines sensations de ma petite enfance, lorsque nous vivions confinés à Roquebillière (Alpes-Maritimes) avec les seules sorties du matin pour accompagner ma grand-mère aux courses. Pour le confinement actuel, il y a l’espoir que cela finira, et que chacun y participe. En temps de guerre, le danger est bien différent, et l’espoir est mauvais. Je vis assez bien ce temps de restriction puisque je suis avec ma femme et mes filles, que je peux écrire…

L’affaire Matzneff a secoué la France. Vous quittez le jury du Renaudot, qui l’a primé ?

Le critique Georges Steiner a bien parlé de ce genre de littérature qu’il a qualifiée de « terrorisme sexuel ». La liberté d’expression étant une valeur indiscutable, il me semble cependant qu’il n’y a pas lieu d’encourager le terrorisme…

Les étés de l’enfance

La Bretagne et ses chemins creux, ses champs de blé en bord de mer, ses rafales de vent, la musique de sa langue… Au fil de très belles pages, J.M.G Le Clézio évoque les étés de son enfance, dans les années 1950, lorsqu’il quittait la touffeur de Nice pour rallier Sainte-Marine, dans le Pays Bigouden.

Il se souvient, sans idéaliser, comme lorsqu’il dépeint, de façon saisissante, ces petits cousins semblant sortir du Moyen-Âge, au hameau du Cleuziou (talus, en breton). Et salue les hommes, qui ont su préserver le patrimoine et une certaine idée de la nature, avec « cette constance silencieuse qui est la véritable identité de la Bretagne »… (F.P.)

Chanson bretonne, Gallimard, 154 pages, 16,50 €. E-Book 11,99 €.

D’autres ouvrages de J.M.G Le Clézio à (re)découvrir pendant ce confinement : Le procès verbal, son premier livre publié (Folio/Gallimard, 1963) ; Désert (Gallimard, 1980) ; Le chercheur d’or (Gallimard, 1985), La quarantaine (Gallimard Babellio, 1997) ; L’Africain (Folio, 2004) ; Ritournelle de la faim (Gallimard, 2008)…

Semaine J.M.G. Le Clézio à Maurice – Eté 2020

Pour le 80e anniversaire de l’écrivain, Issa Asgarally a initié et coordonné à l’île Maurice une « Semaine J.M.G Le Clézio » qui a été renvoyée à l’après-coronavirus, en juin / juillet, si tout se passe bien. Quelle que soit la date en 2020, cette « Semaine » est avant tout l’occasion de lui rendre hommage et mieux faire connaître son oeuvre gigantesque.

Voici les événements de cette « Semaine » :
— Conférence axée sur l’essai d’Issa Asgarally (à paraître) « J.M.G Le Clézio, militant de l’interculturel ».

— Colloque à l’Université de Maurice avec 6 intervenant(e)s : « Regards croisés sur l’œuvre de J.M.G Le Clézio ».

— Au Hennessy Park Hotel ; Table ronde animée par Finlay Salesse : « J.M.G Le Clézio vu par trois écrivains mauriciens », précédée de l’inauguration de l’Exposition de livres de / sur J.M.G Le Clézio et de l’annonce du résultat du Concours de dissertation (16-18 ans) organisé par l’Open University of Mauritius et de la remise des prix. Thème : « L’adolescence dans l’œuvre de J.M.G Le Clézio ».

— Lecture scénique de 17 extraits de neuf livres au Caudan Arts Centre : « Voyage à travers l’œuvre de J.M.G Le Clézio ». Avec la participation de neuf comédien(ne)s.

J.M.G. Le Clézio à La Grande Librairie

« Je vais essayer de te dire comment c’était d’être une femme quand j’avais vingt ans… » – J.M.G. Le Clézio

Une lettre de J.M.G. Le Clézio à Itzi, qui aura vingt ans en 2040, publiée par Augustin Trapenard sur FranceInter le 27 mars 2020 : lien vers l’article

Nice, le 27 mars 2020

You’ve come a long way baby (Réclame pour les cigarettes Virginia slim)

« Pour Itzi, qui aura vingt ans en 2040,

Je vais essayer de te dire comment c’était d’être une femme quand j’avais vingt ans.

Tomber enceinte en dehors du mariage, à cette époque, c’était entrer dans un cauchemar. La contraception n’existait pas vraiment. Pour une fille il était absolument impensable d’entrer dans une pharmacie et de demander des préservatifs. Elle pouvait (avec l’accord de ses parents) se faire placer un stérilet, mais quels parents auraient accepté cette honte ? Il existait, en revanche – et tout le monde le savait, même si personne n’en parlait ouvertement – des spécialistes, des faiseuses d’anges (c’était le joli surnom sinistre que ces femmes portaient).

Être une femme libre de son corps à cette époque était très compliqué. Mais il y avait beaucoup d’autres problèmes. Je ne vais pas te parler des brutalités que les hommes faisaient parfois subir aux filles – en toute impunité, parce que, sous la pression morale des familles, il était impensable qu’une fille portât plainte pour des attouchements ou viols. Je me contenterai de mentionner le climat d’extrême prédation qui régnait à peu près partout, par exemple a la Fac de Lettres, où un des profs (un docteur en littérature américaine) s’attaquait systématiquement à toutes les étudiantes, les convoquant dans son bureau sans témoins pour essayer d’obtenir, en échange d’une bonne note aux examens, des faveurs qu’elles essayaient de refuser. Cet homme était une des stars de l’Université, bardé de décorations et encensé par l’Académie. C’était aussi un salopard, mais personne n’en parlait. Apprendre à être une femme, en ce temps-là, c’était apprendre à vivre dangereusement. En silence. Pourtant, l’amour existait, et dans l’innocence et l’expérience, la violence de la vie trouvait bien sa rédemption.

À l’heure où je t’écris cette lettre – alors que tu commences à peine à vivre – les femmes ont décidé de ne plus se soumettre à la violence de certains hommes. Elles ont décidé de se battre, de faire savoir, de résister. Tu devras les admirer pour cela et opposer un sarcasme à la prétendue indignation de tous ceux qui veulent voir dans ce combat un ressaut de puritanisme et une moralisation militante, voire une manœuvre pour prendre le pouvoir. Ce combat n’est pas facile : l’on discute beaucoup sur la différence qu’il y aurait entre l’artiste et la vie. L’art aurait le privilège de se situer dans les limbes, au-dessus de toute morale. Par son talent, l’artiste transcenderait les turpitudes de sa conduite réelle. J’espère que dans le temps où tu vivras, loin de moi, loin de notre époque un peu folle, on ne se posera plus cette question – et que seront définitivement renvoyés dans la nuit des mythes, la Barbe-Bleue et Agostino Tassi, l’agresseur d’Artémisia Gentileschi – et bien sur, Matzneff et Polanski. »

J.M.G. Le Clézio

Forum des Associations, La Marie du 5è, Paris, 7 septembre

« RENDEZ-VOUS !

Nous vous invitons à nous rencontrer au forum des associations, qui aura lieu à la Mairie du 5e arrondissement de Paris le samedi 7 septembre 2019 de 11h à 18h.
Hyeli Kim présentera notre association (et ses nombreuses activités), dont le siège administratif se trouve dans le quartier.  C’est aussi l’occasion d’acquérir le dernier numéro des Cahiers J.-M.G. Le Clézio (CORPS).
Au plaisir de vous y rencontrer !
Lieu : 21 Place du Panthéon, 75005 Paris

« La société française est trop inégalitaire, trop sclérosée par les mauvaises habitudes »

Le Clézio parle du rôle de la littérature et s’engage à dénoncer l’injustice qu’il voit en France, dans le monde aujourd’hui

Le Journal du Dimanche.  le 28 avril 2019, modifié à 08h50 , le 28 avril 2019

https://www.lejdd.fr/Culture/Livres/le-clezio-au-jdd-la-societe-francaise-est-trop-inegalitaire-trop-sclerosee-par-les-mauvaises-habitudes-3895391?fbclid=IwAR19Oz5BQAVQlzp9VJXSY4EGCgRCnzy5p38z9mrRJiAOBS-y9_Z3tMO-Z-0 

Rencontre avec le Nobel Le Clézio à l’Espace « Fundación Telefónica » [Fondation Téléphonique] « El Imparcial »

 » Le prix Nobel Jean-Marie Gustave Le Clézio s’est rendu à l’auditorium pour parler de sa carrière et de son dernier ouvrage, « Bitna bajo el cielo de Seúl », (« Bitna, sous le ciel de Séoul »). Dans son nouveau roman, l’auteur nous transporte, dans cette ville pour nous mêler aux habitants, par la voix de sa protagoniste, une énigmatique jeune fille de dix-huit ans qui nous dévoile une histoire troublante entre le merveilleux et le tragique. »

Voici le pdf du texte en espagnol et sa traduction en français.