« Le flot de la poésie continuera de couler » de J.M.G. Le Clézio
Avec la collaboration de Dong Qiang, Éditions Philippe Rey, 2020
Présentation : Je suis entré dans la poésie Tang presque à l’improviste, mais non par hasard, en lisant un poème de Li Bai, qui met face à face un homme et une montagne. Le poète décrit un lieu d’immobilité et de majesté devant lequel l’être humain, dans sa faiblesse et son impermanence, ne peut que s’asseoir et regarder.Li Bai m’apportait autre chose, à quoi je n’étais pas préparé par mon éducation et par mon langage : une plénitude, une paix intérieure. Cette paix n’était pas difficile à atteindre. Il suffisait de s’asseoir et de regarder.La poésie Tang est sans doute le moyen de garder ce contact avec le monde réel, elle nous invite au voyage hors de nous-mêmes, nous fait partager les règnes, les durées, les rêves.
Cédric Herrou publie « Change ton monde » (LLL, 2020) avec une préface de J.M.G. Le Clézio.
Un extrait du livre : « J’étais perché sur ma montagne, avec mes poules et mes oliviers, quand le monde est subitement venu à moi. Des ombres remontaient à pied ma vallée de la Roya, entre l’Italie et la France, risquant leur vie. Au début, je détournais le regard. Puis, un jour, j’ai recueilli une famille, et ces ombres sont peu à peu devenues ma lumière. Elles fuyaient la guerre, la misère, la dictature, avaient croisé la mort dans le désert en Libye, échappé à la noyade en Méditerranée. De leur pas si déterminé, elles me questionnaient : faut-il rejeter l’autre parce qu’il est différent ?À partir de 2016, j’ai accueilli des milliers d’exilés. J’ai aidé ces voyageurs de l’ombre à poursuivre leur chemin et à obtenir des droits, mais je n’avais pas anticipé la violence d’État qui me frapperait en représailles. Notre action ne faisait pourtant que pallier ses renoncements.J’ai subi des gardes à vue, des procès, des perquisitions, des saisies. Le plus souvent, l’État était en tort et fut condamné. Des centaines de fois. Jusqu’à ce que le Conseil constitutionnel consacre le principe de fraternité, un progrès capital. Ces années ont changé ma vie. Citoyen lambda éloigné du militantisme, je ne suis pas un héros, juste un Herrou têtu et décidé, sans leçons à donner, à part celle-ci : avant de changer le monde, chaque citoyen a le pouvoir de changer le sien. »
Nouvelle publication : « Vigiles de mémoire. Esth/éthique du maldicible chez Modiano, Ernaux et Le Clézio » d’Éric Chevrette (PUM, 2020).
Ce livre se penche sur les modes de transmission et d’énonciation de la mémoire dans la littérature contemporaine, principalement dans des récits qui s’interrogent sur la perception du temps présent, passé et à venir. L’esthétique et l’éthique y apparaissent comme les deux côtés d’une médaille, deux dimensions inséparables et inépuisables de l’oeuvre, particulièrement quand celle-ci met en question son propre statut d’oeuvre. Que ce soit par adhésion ou par rejet, elle prend ainsi position à l’égard du monde dans lequel elle s’inscrit, un présent héritier des événements et des constructions du passé.Comment la mémoire crée-t-elle une voie d’accès privilégiée à la façon dont « pense » le texte littéraire ?
En fouillant certains récits de Patrick Modiano, d’Annie Ernaux ou de J.M.G. Le Clézio, on peut mettre en évidence les manifestations d’un discours conscient de ses propres limites et qui doit néanmoins rendre compte d’une pluralité d’expériences. Ces récits explorent les paradoxes du langage et de l’expérience et il en surgit un concept inédit, celui de maldicible. Appliqué aux questions d’identité, d’altérité, d’éthique du témoignage, d’inscription sociale ou de conscience historique, ce concept s’avère des plus judicieux pour analyser et mettre en valeur les façons dont les textes étudiés pensent et offrent à penser. Ce que fait l’auteur de cet ouvrage de façon aussi minutieuse que clairvoyante.
A télécharger au format électronique gratuitement sur le site de l’éditeur.
La revue Litteraria Copernicana consacre son dernier numéro au ciel dans l’oeuvre leclézienne.
Dirigé par la secrétaire de l’Association des lecteurs de J.M.G. Le Clézio, Natalia Nielipowicz, ce volume fait suite à la journée d’étude intitulée « Le Clézio, la tête dans les étoiles ? », organisée dans le cadre des rencontres in situ de l’Association à Toruń, la ville natale de Copernic, en juin 2019.
Avec les contributions en français ou en polonais de Hyeli Kim, Angela Gamerith, Isabelle Constant, Marina Salles, Bruno Thibault, Nicolas Pien, Isabelle Roussel-Gillet, Natalia Nielipowicz, Joana Zurowska, Emmanuel Lajus et la traduction en polonais d’un entretien réalisé par Lu Zhang avec Le Clézio.
Pour en savoir plus sur les rencontres in situ de l’Association
Lisez et écoutez J.M.G. Le Clézio parler de sa relation longue de 53 ans à l’Amérique latine. Son aventure amérindienne a commencé au Mexique, puis dans les jungles entre le Panama et la Colombie, où il a vécu avec les Indiens Embera dont il a appris la langue, l’Embera.
Sa contribution au projet Imagine the World du Hay Festival et à BBC World est une longue lettre d’amour à sa petite-fille, Itzi (dont le nom signifie « Eau » dans la langue Purepecha), mais aussi à la culture Embera. Cette lettre est à lire en 2040, quand elle aura 20 ans. Elle lui raconte ce que nous vivons en pleine pandémie : « une guerre contre nous-mêmes, contre notre indifférence à la nature ».
Dans sa lettre à Itzi, Le Clézio explique encore comment, pour l’humanité de 2020, l’injustice sociale et la disparité entre les sexes sont considérées comme normales. Et il lui dit que l’objectif de sa génération est de parvenir à la justice sociale, « ce que nous n’avons pas atteint ». Et tout au long de ce message, il mentionne comment les Emberas – avec difficulté certes – « ont réussi à maintenir une relation équilibrée à la nature ». Quelque chose que nous pouvons peut-être apprendre d’eux.
Imagina el mundo | JMG Le Clézio, premio Nobel de Literatura, te invita a intercambiar ideas
Jean Marie Gustave Le Clézio es el más latinoamericano de los premios nobel de literatura europeos.
Nacido en las Islas Mauricio, de padre británico y madre francesa, Le Clézio recibió en 2008 el premio Nobel de Literatura en nombre de Francia, por obras como El Desierto, que transcurre entre los nómadas de Marruecos.
Pero su vida (y su obra) no se entenderían sin su relación con América Latina, donde desembarcó hace 53 años.
Empezó en México, pero luego se internó en las selvas del Darién, entre Colombia y Panamá donde convivió con los indígenas embera y aprendió su idioma. (También habla embera, idioma del grupo indígena mexicano del mismo nombre).
Por eso, su aporte para el proyecto Imagina el Mundo del Hay Festival y de BBC Mundo, es una larga carta de amor para su nieta, Izti, pero también para la cultura embera.
Una carta para que Izti (que en lengua purepecha signfica « agua ») lea en el 2040, cuando tenga 20 años. Es una carta de amor, pero también de dolor, donde le cuenta de lo que estamos viviendo en medio de la pandemia del coronavirus, « una guerra contra nosotros mismos, contra nuestra indiferencia a la naturaleza« .
En su carta Itzi, Le Clézio le habla de cómo para la humanidad del 2020 la injusticia social y la disparidad entre los sexos es algo considerado normal.
Y le dice que el objetivo para su generación es conseguir la justicia social, « algo que nosotros no hemos logrado »
Y a lo largo de su conmovedora carta menciona cómo los emberas -con todas la dificultades- « han logrado mantener una relación equilibrada con la naturaleza ». Algo que quizás podamos aprender de ellos.
Eso piensa Le Clézio, el más indígena y latinoamericano de todos los premios nobel de literatura europeos. Muchas gracias a todos los que enviaron sus preguntas y comentarios. En los próximos días conversaremos con Le Clézio y le plantearemos una selección de ellas. Luegopublicaremos esa entrevista en nuestra página y en nuestro canal de YouTube.
L’œuvre de JMG Le Clézio ne serait-elle vraiment que sérieuse ? La doxa, particulièrement depuis l’attribution du Nobel en 2008, semble le penser. C’est oublier, pourtant, que Le Procès-verbal, publié en 1963, était motivé par un certain « humour » qui a pu faire rire ses lecteurs, ou les faire sourire, hier comme aujourd’hui. C’est oublier peut-être, aussi, que Le Clézio a su manier constamment, selon l’évolution de son écriture romanesque, les procédés proches de « l’humour » afin de représenter un monde, le sien, livré à notre interprétation, partagé entre critique et idéalisme ce qui atteste, comme le souligne Jean-Marc Moura, que « l’humour déplace le sérieux bien plus qu’il ne le contredit ou l’annule. » Écrire que l’œuvre de Le Clézio est habitée par « l’humour » est bien entendu insuffisant : si ses romans comportent certains traits qui provoquent le rire, une émotion, d’autres provoquent le sourire, voire des sourires de natures différentes, reflets d’un processus intellectuel plus complexe, comme le note Pierre Schoentjes. De plus, de nombreuses formes de « l’humour » y sont convoquées : pastiche et parodie d’abord, caricature et satire ensuite et ironies, enfin.
Les contributions, exclusivement en français, pourront porter sur :
La généalogie de « l’humour » leclézien : Rimbaud, Lautréamont, Jarry, les Surréalistes, l’« humour noir » d’André Breton…
Les formes de « l’humour » littéraire dans l’œuvre de J.-M.G. Le Clézio : pastiche & parodie, satire & caricatures, ironies.
Les fonctions et les objets du rire et du sourire dans le roman leclézien
Les enjeux de « l’humour » : la portée dénonciatrice de son emploi.
L’humour leclézien dans les médias
Les propositions de contributions (200-250 mots, accompagnés d’une bibliographie critique et de la micro biographie de l’auteur) devront parvenir au plus tard le 15 janvier 2021 à cette adresse : cahiersleclezio15@outlook.fr
La version 2020 du Dictionnaire J.M.G. Le Clézio est à présent en ligne (toujours gratuitement) aux éditions Passage(s) !
Découvrez les nouveaux articles de spécialistes internationaux de l’oeuvre leclézienne sur « Le Procès-verbal », « La Guerre », « Zinna », « Le sismographe », « l’île Rodrigues », « Séoul », « Le muralisme », ainsi que de nouvelles traductions d’articles sur « The Prospector », « The Quarantine », « Onitsha, « The Royal College Curepipe », « Hinduism », « Sirandanes » et « Sugar Cane ».
Rachel Bouvet dirige depuis 2018 le Dictionnaire, une initiative de l’Association des Lecteurs de J.M.G. Le Clézio. Pour en savoir plus.
Membre du Collectif Internation, qui presse l’ONU d’opter pour une autre pensée économique et une façon nouvelle de mesurer la valeur des choses et des hommes, le prix Nobel 2008 adresse une lettre au philosophe Bernard Stiegler, en ouverture de l’essai collectif « Bifurquer », nous vous en parlions la semaine dernière. En voici le texte.
Les étudiant·e·s de l’ISEP, l’Ecole d’ingénieurs du numérique, ont réalisé une analyse d’Ourania (2006) de J.M.G. Le Clézio avec leur professeur, Les romans de Jean-Philippe Depotte. De quoi donner des idées aux enseignant.es ?
NB : Le dernier lauréat française du Prix Nobel de littérature est Patrick Modiano.