J.M.G. Le Clézio était l’invité du Festival des Etonnants Voyageurs à Saint-Malo (juin 2023). Il y a donné des nouvelles des indésirables.
L’une de nos membres, fidèle de la première heure, Jacqueline Jacomella, a assisté à l’intervention de l’écrivain en visio-conférence. Voici son témoignage :
Je suis allée pour la première fois au Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo, festival qui ne ressemble à aucun autre, dixit J.M.G.Le Clézio. Avant la rencontre, Elie Guillou a lu un extrait d’Avers, « La rivière Taniers », sublime ! Le Clézio a reconnu avoir eu les larmes aux yeux. La suite de la rencontre s’est déroulée aux côtés d’Ananda Devi, de Natasha Kanapé Fontaine, et d’Abdourahman Waberi.
La page du Festival des Etonnants Voyageurs consacrée à Le Clézio : ici.
« La poésie de Jean Fanchette est exigeante, elle est authentique dans chacune de ses paroles, dans la richesse de son rythme, la valeur de ses mots. Il n’est pas indifférent que dans le monde moderne, imbu de théorie et assourdi de certitudes, ce soit cette voix très ancienne, qui charrie toute la complexité et l’originalité de la culture mauricienne, il n’est pas indifférent que ce soit cette voix-là qui nous donne foi dans la poésie. » J. M. G. Le Clézio
L’Île Équinoxe, anthologie poétique de Jean Fanchette, poète, éditeur et neuro-psychanalyste (Île Maurice 1932 – Paris 1992) rassemble, selon le plan laissé par avant sa mort, les différents recueils composant son œuvre poétique. Empreints de rigueur formelle, ces écrits disent la nostalgie de l’île d’origine, abandonnée très tôt pour la patrie d’exil : « Je ne suis pas d’ici. Je ne suis plus d’ailleurs. » Cet arrachement ne laisse plus au poète qu’une « identité provisoire ». L’Île Équinoxe est traversée par la voix vibrante d’un homme qui, grâce à l’aventure du poème, peut se réapproprier un monde perdu.
À lire – Jean Fanchette, L’Île Equinoxe, préface de J.M.G. Le Clézio, postface de Michel Deguy, réédition chez Philippe Rey, 2023.
Evénement : Maison de la poésie, Paris. Mercredi 24 mai 2023 à 20 h
Programme :
Lecture & rencontre : L’Île Équinoxe, Anthologie poétique de Jean Fanchette – Lecture par Anna d’Annunzio – Entretien avec Philippe Rey & J.M.G. Le Clézio (en duplex des États-Unis), animé par Julien Viteau
Philippe Rey : « Jean Fanchette avait compris que l’homme se construit par ses errances dans d’autres univers que le sien ». Lien vers l’entretien.
Alors que le projet de loi sur l’immigration pourrait redevenir rapidement d’actualité, le journal Politis a réuni François Héran, professeur au Collège de France, et Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature, pour dissiper les fantasmes et les erreurs sur le sujet à l’occasion d’un entretien.
Lors d’une escapade à Stockholm, courant décembre 2022, j’ai visité le Musée Nobel, et ai suivi une courte visite guidée fort intéressante…
Il est de coutume que les Prix Nobel offrent à l’Institution un cadeau de leur choix à l’occasion de la cérémonie de remise des Prix. Le Musée comporte une section de vitrines qui présentent quelques-uns de ces cadeaux. Tous les lauréats n’ont pas cet honneur, mais J.M.G. Le Clézio est parmi les heureux élus.
Son cadeau est à son image, simple mais chargé de ces messages qu’il nous transmet à travers son oeuvre : une noix de tambalacoque.
Cet arbre, qui n’existe qu’à Maurice, ne pouvait germer que si ses graines durcies en une noix avaient été ingérées par le dodo, étaient passées par son gésier et restituées à la terre dans ses déjections (Processus d’endozoochorie, Wikipedia).
Les treize derniers tambalacoques de Maurice, âgés de plus de 300 ans, ont pu être sauvés dans leur procréation en utilisant des dindons américains, et plus récemment des techniques manuelles.
Un parcours réunissant trois nouvelles créations dans le Bois de sculptures. Conçu parDénètem Touam Bona comme une commémoration des luttes des colonisé.e.s, ce triptyque invite à plonger dans le Temps du rêve, à la rencontre d’esprits de la Caraïbe, d’Afrique équatoriale et de l’océan Indien venus réenchanter l’île de Vassivière aux côtés d’esprits indociles et païens du Limousin.
Trois « cosmogrammes » – des artefacts métalliques évoquant les mondes alternatifs des différents esprits – joueront le rôle de sas spatio-temporels : l’activation via votre smartphone de QR codes inscrits sur ces oeuvres donnera accès à des « visions spectrales » ; des performances filmées en réalité virtuelle (VR) mêlant ritualité, danse, musique et chant.
Production : Centre International d’Art et du Paysage
Un parcours filmique imaginé par Dénétèm Touam Bona
Réalisation : Hugo Rousselin
Trois performances tournées en réalité virtuelle :
Ladjablès, Daniély Francisque
Ravaz… an zétwal véli, Florence Boyer & Amandine Ételage,
Musique du reportage: David Walters, Nanguita de Quantic Nidia Gongora et la création Sonore CIEL EN ARC du pianiste et compositeur Sebastian Sanchez Giraldo.
L’un de nos membres, Dénètem Touam Bona, publie aux éditions Polity une version revue, augmentée et traduite en anglais (L. Hengehold), préfacée par Seloua Luste Boulbina : Fugitive, Where Are You Running. Avec des illustrations de Maya Mihindou, Jean-François Boclé, Jean-David Nkot, Gabriel Masky, Hawad.
Quatrième de couverture :
« Hunting stories will usually glorify the hunters, since it is the hunters who write the stories. In this book, Dénètem Touam Bona takes up the perspective of the hunted, using the concept of marronage to highlight the lives and creativity of colonized and subjugated peoples. In a format that blends travel diary, anthropological inquiry, and philosophical and literary reflection, he narrates the hidden history of fugues – those of the runaway slave, the deserting soldier, the clandestine migrant, and all those who challenged norms and forms of control. In the space of the fugue, in the folds and retreats of dense and muggy woods, runaway countercultures appeared and spread out, cultures whose organization and values were diametrically opposed to those of colonial societies.
Marronage, the art of disappearance, has never been a more timely topic: thwarting surveillance, profiling, and tracking by the police and by corporations; disappearing from databases; extending the forest’s shadow by the click of a key. In our cyberconnected world, where control of individuals in real time is increasingly becoming the norm, we need to reinvent marronage and recognize the maroon as a universal figure of resistance.
Beyond its critical dimension, this book calls for a cosmo-poetics of refuge and aims at rehabilitating the power of dreams and poetry to ward off the confinement of minds and bodies. »
Dénètem Touam Bona est un penseur et artiste afropéen qui fait du « marronnage » (arts de la fugue des esclavisé·es) un objet philosophique à part entière, une expérience utopique à partir de laquelle penser le monde contemporain. Il est notamment l’auteur de trois essais : Fugitif, où cours-tu ?(éd. PUF, 2016), Sagesse des lianes. Cosmopoétique du refuge 1 (Post Editions 2021) et en anglais une édition revue, augmentée et traduite Fugitive, where are you running?(Polity, 2022). Récemment, au Centre d’art et du paysage de Vassivière, il a expérimenté avec d’autres artistes une “cosmopoétique du refuge” dans le cadre de l’exposition afrodiasporique “La sagesse des lianes” (2021-2022) et de l’oeuvre collaborative “Spectrographies : contes de l’île étoilée” (inaugurée le 19 novembre 2022 sur l’île de Vassivière).
A l’occasion des 60 ans du Procès-verbal (1963), nous souhaitons interroger à nouveau ce roman dans un numéro spécial des Cahiers Le Clézio. Nous avons opté pour un abécédaire de A à R (liste en lien), en accord avec le chapitrage du Procès-verbal : du rappel de ce que fut l’Année 1963 à la Réception du livre au fil du temps.
Merci aux personnes intéressées d’envoyer au comité comitederevue@associationleclezio.com, avant le 28 février, l’entrée choisie (ou les entrées choisies), avec un bref résumé du contenu et une microbiographie de 300 signes espaces compris.
Les articles entre 6000 et 15 000 signes selon les entrées sont attendus pour le 15 mai 2023.
Ce collectif, coordonné par Orphée Goré et Isidore Bikoko, réunit des spécialistes d’Afrique, d’Europe et d’Asie autour du thème des couleurs et des senteurs dans l’œuvre de J.M.G. Le Clézio, Prix Nobel de Littérature.
Peu d’études dédiées à l’œuvre de l’écrivain ont jusqu’ici abordé de manière frontale la problématique de l’expression des sensations visuelles et olfactives. Pourtant, celles-ci s’invitent souvent dès la première page des nombreux romans et nouvelles de l’auteur, nous plongeant spontanément dans l’intime de l’expérience par laquelle le monde, ou ce que l’on désigne communément par le mot « environnement », mais aussi la présence de l’autre, quelles que soient son origine, sa langue et sa culture, se révèlent d’un coup à notre subjectivité. Cette dimension ontologique de la sensation définit l’être leclézien dans sa posture fondamentale face à l’univers, et pour reprendre la formule célèbre d’Hölderlin, dans sa manière d’habiter « poétiquement » le monde. Par les observations qu’elles formalisent comme par les interrogations qu’elles suscitent, les pages critiques ici rassemblées se rejoignent dans une incitation à redécouvrir une œuvre riche et contrastée qui n’a pas délivré son sens ultime. Ces contributions s’adressent à tous les amateurs de littérature francophone contemporaine.