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François Héran et J.M.G. Le Clézio à propos du projet de loi sur l’immigration

Alors que le projet de loi sur l’immigration pourrait redevenir rapidement d’actualité, le journal Politis a réuni François Héran, professeur au Collège de France, et Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature, pour dissiper les fantasmes et les erreurs sur le sujet à l’occasion d’un entretien.

Entretien à lire ici

Au Musée Nobel

Lors d’une escapade à Stockholm, courant décembre 2022, j’ai visité le Musée Nobel, et ai suivi une courte visite guidée fort intéressante…

Musée Nobel, Stockholm (photo : Philippe Dehalu)

Il est de coutume que les Prix Nobel offrent à l’Institution un cadeau de leur choix à l’occasion de la cérémonie de remise des Prix. Le Musée comporte une section de vitrines qui présentent quelques-uns de ces cadeaux. Tous les lauréats n’ont pas cet honneur, mais J.M.G. Le Clézio est parmi les heureux élus.

Son cadeau est à son image, simple mais chargé de ces messages qu’il nous transmet à travers son oeuvre : une noix de tambalacoque.

Musée Nobel, Stockholm (photo : Philippe Dehalu)

Cet arbre, qui n’existe qu’à Maurice, ne pouvait germer que si ses graines durcies en une noix avaient été ingérées par le dodo, étaient passées par son gésier et restituées à la terre dans ses déjections (Processus d’endozoochorie, Wikipedia). 

Les treize derniers tambalacoques de Maurice, âgés de plus de 300 ans, ont pu être sauvés dans leur procréation en utilisant des dindons américains, et plus récemment des techniques manuelles.

Philippe Dehalu

Spectrographies : Contes de l’île étoilée, une exposition permanente imaginée par Dénètem Touam Bona (Vassivière, France)

« Spectrographies : Contes de l’île étoilée », un parcours filmique et permanent dans le Bois de sculptures de l’île de Vassivière, imaginé par Dénètem Touam Bona.

Un parcours réunissant trois nouvelles créations dans le Bois de sculptures. Conçu par Dénètem Touam Bona comme une commémoration des luttes des colonisé.e.s, ce triptyque invite à plonger dans le Temps du rêve, à la rencontre d’esprits de la Caraïbe, d’Afrique équatoriale et de l’océan Indien venus réenchanter l’île de Vassivière aux côtés d’esprits indociles et païens du Limousin.

Trois « cosmogrammes » – des artefacts métalliques évoquant les mondes alternatifs des différents esprits – joueront le rôle de sas spatio-temporels : l’activation via votre smartphone de QR codes inscrits sur ces oeuvres donnera accès à des « visions spectrales » ; des performances filmées en réalité virtuelle (VR) mêlant ritualité, danse, musique et chant.

Masque d’Anansi, casque de réalité virtuelle, création de Carole Chausset

Production : Centre International d’Art et du Paysage

Un parcours filmique imaginé par Dénétèm Touam Bona

Réalisation : Hugo Rousselin

Trois performances tournées en réalité virtuelle : 

Ladjablès, Daniély Francisque

Ravaz… an zétwal véli, Florence Boyer & Amandine Ételage,

Ganzi, Myriam Mihindou & Annie-Flore Batchiellilys

avec les Écorcés – Carole Chausset & Samuel Ayoun

Créations sonores : Thomas Tilly

Artefacts métalliques : Nathalia Cimia

Masque Anansi pour casque VR : Carole Chausset

Musique du reportage: David Walters, Nanguita de Quantic Nidia Gongora et la création Sonore CIEL EN ARC du pianiste et compositeur Sebastian Sanchez Giraldo.

Rendez-vous au Centre international d’art et du paysage de Vassivière, sur le Plateau de Millevaches(Limousin, France) pour le découvrir ! 

Et d’ici là, écoutez Dénètem Touam Bona, Carole Chausset et Hugo Rosselin en parler au micro de Nini Villegas Vélez de Radio Vassivière.

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Fugitive, where are you running (Polity, 2022) de Dénètem Touam Bona

L’un de nos membres, Dénètem Touam Bona, publie aux éditions Polity une version revue, augmentée et traduite en anglais (L. Hengehold), préfacée par Seloua Luste Boulbina : Fugitive, Where Are You Running. Avec des illustrations de Maya Mihindou, Jean-François Boclé, Jean-David Nkot, Gabriel Masky, Hawad.

Illustration : Furigraphie du poète Hawad

Quatrième de couverture :

« Hunting stories will usually glorify the hunters, since it is the hunters who write the stories. In this book, Dénètem Touam Bona takes up the perspective of the hunted, using the concept of marronage to highlight the lives and creativity of colonized and subjugated peoples. In a format that blends travel diary, anthropological inquiry, and philosophical and literary reflection, he narrates the hidden history of fugues – those of the runaway slave, the deserting soldier, the clandestine migrant, and all those who challenged norms and forms of control. In the space of the fugue, in the folds and retreats of dense and muggy woods, runaway countercultures appeared and spread out, cultures whose organization and values were diametrically opposed to those of colonial societies.

Marronage, the art of disappearance, has never been a more timely topic: thwarting surveillance, profiling, and tracking by the police and by corporations; disappearing from databases; extending the forest’s shadow by the click of a key. In our cyberconnected world, where control of individuals in real time is increasingly becoming the norm, we need to reinvent marronage and recognize the maroon as a universal figure of resistance.

Beyond its critical dimension, this book calls for a cosmo-poetics of refuge and aims at rehabilitating the power of dreams and poetry to ward off the confinement of minds and bodies. »

Dénètem Touam Bona est un penseur et artiste afropéen qui fait du « marronnage » (arts de la fugue des esclavisé·es)  un objet philosophique à part entière, une expérience utopique à partir de laquelle penser le monde contemporain. Il est notamment l’auteur de trois essais : Fugitif, où cours-tu ? (éd. PUF, 2016), Sagesse des lianes. Cosmopoétique du refuge 1 (Post Editions 2021) et en anglais une édition revue, augmentée et traduite Fugitive, where are you running? (Polity, 2022). Récemment, au Centre d’art et du paysage de Vassivière, il a expérimenté avec d’autres artistes une “cosmopoétique du refuge” dans le cadre de l’exposition afrodiasporique “La sagesse des lianes” (2021-2022) et de l’oeuvre collaborative “Spectrographies : contes de l’île étoilée”  (inaugurée le 19 novembre 2022 sur l’île de Vassivière). 

Lien vers l’éditeur

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APPEL A CONTRIBUTIONS (Cahiers Le Clézio) : Le Procès-verbal, oeuvre première ou pionnière ?

A l’occasion des 60 ans du Procès-verbal (1963), nous souhaitons interroger à nouveau ce roman dans un numéro spécial des Cahiers Le Clézio. Nous avons opté pour un abécédaire de A à R (liste en lien), en accord avec le chapitrage du Procès-verbal : du rappel de ce que fut l’Année 1963 à la Réception du livre au fil du temps.

Merci aux personnes intéressées d’envoyer au comité comitederevue@associationleclezio.com, avant le 28 février, l’entrée choisie (ou les entrées choisies), avec un bref résumé du contenu et une microbiographie de 300 signes espaces compris.

Les articles entre 6000 et 15 000 signes selon les entrées sont attendus pour le 15 mai 2023.

Voir l’appel en entier en ligne sur notre site ou Fabula

Couleurs et senteurs

Ce collectif, coordonné par Orphée Goré et Isidore Bikoko, réunit des spécialistes d’Afrique, d’Europe et d’Asie autour du thème des couleurs et des senteurs dans l’œuvre de J.M.G. Le Clézio, Prix Nobel de Littérature.

Peu d’études dédiées à l’œuvre de l’écrivain ont jusqu’ici abordé de manière frontale la problématique de l’expression des sensations visuelles et olfactives. Pourtant, celles-ci s’invitent souvent dès la première page des nombreux romans et nouvelles de l’auteur, nous plongeant spontanément dans l’intime de l’expérience par laquelle le monde, ou ce que l’on désigne communément par le mot « environnement », mais aussi la présence de l’autre, quelles que soient son origine, sa langue et sa culture, se révèlent d’un coup à notre subjectivité. Cette dimension ontologique de la sensation définit l’être leclézien dans sa posture fondamentale face à l’univers, et pour reprendre la formule célèbre d’Hölderlin, dans sa manière d’habiter « poétiquement » le monde. Par les observations qu’elles formalisent comme par les interrogations qu’elles suscitent, les pages critiques ici rassemblées se rejoignent dans une incitation à redécouvrir une œuvre riche et contrastée qui n’a pas délivré son sens ultime. Ces contributions s’adressent à tous les amateurs de littérature francophone contemporaine.

Pour le commander : ici.

Goré Orphée et Bikoko Isidore (éd.), J.M.G. Le Clézio. Couleurs et senteurs : Usages et significations, Paris, Editions Complicités, 2022.

A paraître ! Avers, de J.M.G. Le Clézio

Un recueil de huit histoires qui suivent chacune un personnage en quête d’identité. Tous sont jeunes, plein de vie mais en marge de la société. Ce qui lie ces récits est la question de survie dans un monde hostile aux différences.

Avers de J.M.G. Le Clézio paraîtra chez Gallimard le 02 février 2023.

Extrait :

« Son père ne lui avait jamais parlé de religion, il ne s’intéressait pas à ces choses-là. Il avait seulement avec lui une pièce d’or, une jolie pièce qui brillait, et qu’il portait dans sa poche quand il allait en mer, pour être protégé. Un jour, avant de partir pour toujours, comme s’il s’en doutait, il avait donné la pièce à Maureez. Il lui a raconté l’histoire, comment il avait trouvé la pièce dans le casier à crabes, une pièce qui provenait du grand trésor de Rodrigues que tout le monde cherchait depuis longtemps. Elle avait appartenu aux pirates, et quand ils avaient été capturés par les Anglais, ils avaient jeté le trésor à la mer plutôt que de le livrer, et voilà, un crabe avait emporté une pièce et l’avait cachée dans son nid, et maintenant c’était lui, Tomy Samson, qui la possédait. Il l’avait donnée à Maureez en lui disant, c’est ton porte-bonheur, avec la pièce tope gagne la chance. Mais ça n’avait pas servi, puisqu’il avait disparu en mer. »

Entretien disponible ici.

Bruno Thibault, La crise des migrants et l’écriture engagée : Le Clézio, Poisson d’or et Désert

« Comment penser, depuis un xxie siècle déjà bien entamé, le devenir du magistère intellectuel et moral longtemps associé à la légitimité des écrivains, en France et au-delà ?  »

Le numéro 10 de la revue ELFe XX-XXI entend proposer un premier état des lieux des nouvelles reconfigurations du champ littéraire par rapport à la notion d’engagement, « dans le prolongement des travaux engagés lors du 2e congrès de la SELF XX-XXI, en analysant les modes de présence des écrivains dans la cité, et leurs fonctions, au fil des xxeet xxie siècles. Il croise donc les éclairages apportés par les études littéraires et la sociologie de la littérature, et plus récemment par les courants des cultural studies tels les subaltern studies ou l’écopoétique. Sans prétendre évidemment à l’exhaustivité, il cherche à rendre compte de l’évolution des interventions publiques des auteurs, de leurs positions par rapport à l’actualité de questions politiques et sociales, de la distance prise, pour ceux de la littérature du second xxe siècle et du xxie siècle, avec la figure sartrienne de l’écrivain engagé, qu’il se qualifie d’impliqué ou d’affecté. Le numéro se compose de trois sections, précédées d’articles synthétiques de Gisèle Sapiro et de Boris Gobille sur l’évolution historique des formes de l’engagement littéraire, et sur ce qu’induit aujourd’hui la démocratisation des espaces et l’égalisation des paroles « face au réel » et à l’actualité. »

« Bruno Thibault, dans « La crise des migrants et la question de l’écriture engagée : J.M.G. Le Clézio, Marie Redonnet, Nicole Caligaris et Juliette Kahane », met ces quatre écrivains à l’épreuve de l’engagement, au sens sartrien du terme. Si les textes de Redonnet et Caligaris illustrent la tentative, pour ainsi dire théâtrale, de redéfinir l’écriture de l’engagement, c’est en se reportant au « témoignage documentaire, c’est-à-dire à la non narrative fiction inspirée du New Journalism d’un Truman Capote, d’un Norman Mailer et d’un Tom Wolfe que Bruno Thibault lit Jours d’exil, publié par Juliette Kahane. Méfiante à l’égard des récits truqués à finalité pratique immédiate (auprès de l’OFPRA), elle mesure humblement, sans dogmatisme, les limites de son positionnement – « l’observation participante » – et l’efficacité du tissage entre narratif et méta-narratif qui tient d’un geste plus immédiatement éthique que politique. » 

(Extraits de Marie-Hélène Boblet et Simon Bréan, « Modes de présence et fonction des écrivains en France. Introduction », ELFe XX-XXI, 10, 2021 ; https://doi.org/10.4000/elfe.4044)

Bruno Thibault, « La crise des migrants et la question de l’écriture engagée : J.M.G. Le Clézio, Marie Redonnet, Nicole Caligaris et Juliette Kahane », ELFe XX-XXI, 10, 2021, https://doi.org/10.4000/elfe.3768

Article disponible ici