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ACTUALITE – Imagine the World

Lisez et écoutez J.M.G. Le Clézio parler de sa relation longue de 53 ans à l’Amérique latine. Son aventure amérindienne a commencé au Mexique, puis dans les jungles entre le Panama et la Colombie, où il a vécu avec les Indiens Embera dont il a appris la langue, l’Embera.

Sa contribution au projet Imagine the World du Hay Festival et à BBC World est une longue lettre d’amour à sa petite-fille, Itzi (dont le nom signifie « Eau » dans la langue Purepecha), mais aussi à la culture Embera. Cette lettre est à lire en 2040, quand elle aura 20 ans. Elle lui raconte ce que nous vivons en pleine pandémie : « une guerre contre nous-mêmes, contre notre indifférence à la nature ».

Dans sa lettre à Itzi, Le Clézio explique encore comment, pour l’humanité de 2020, l’injustice sociale et la disparité entre les sexes sont considérées comme normales. Et il lui dit que l’objectif de sa génération est de parvenir à la justice sociale, « ce que nous n’avons pas atteint ». Et tout au long de ce message, il mentionne comment les Emberas – avec difficulté certes – « ont réussi à maintenir une relation équilibrée à la nature ». Quelque chose que nous pouvons peut-être apprendre d’eux.

Imagina el mundo | JMG Le Clézio, premio Nobel de Literatura, te invita a intercambiar ideas

JM Le Clezio

Jean Marie Gustave Le Clézio es el más latinoamericano de los premios nobel de literatura europeos.

Nacido en las Islas Mauricio, de padre británico y madre francesa, Le Clézio recibió en 2008 el premio Nobel de Literatura en nombre de Francia, por obras como El Desierto, que transcurre entre los nómadas de Marruecos.

Pero su vida (y su obra) no se entenderían sin su relación con América Latina, donde desembarcó hace 53 años.

Empezó en México, pero luego se internó en las selvas del Darién, entre Colombia y Panamá donde convivió con los indígenas embera y aprendió su idioma. (También habla embera, idioma del grupo indígena mexicano del mismo nombre).

Por eso, su aporte para el proyecto Imagina el Mundo del Hay Festival y de BBC Mundo, es una larga carta de amor para su nieta, Izti, pero también para la cultura embera.

Una carta para que Izti (que en lengua purepecha signfica « agua ») lea en el 2040, cuando tenga 20 años. Es una carta de amor, pero también de dolor, donde le cuenta de lo que estamos viviendo en medio de la pandemia del coronavirus, « una guerra contra nosotros mismos, contra nuestra indiferencia a la naturaleza« .

En su carta Itzi, Le Clézio le habla de cómo para la humanidad del 2020 la injusticia social y la disparidad entre los sexos es algo considerado normal.

Y le dice que el objetivo para su generación es conseguir la justicia social, « algo que nosotros no hemos logrado »

Y a lo largo de su conmovedora carta menciona cómo los emberas -con todas la dificultades- « han logrado mantener una relación equilibrada con la naturaleza ». Algo que quizás podamos aprender de ellos.

Eso piensa Le Clézio, el más indígena y latinoamericano de todos los premios nobel de literatura europeos. Muchas gracias a todos los que enviaron sus preguntas y comentarios. En los próximos días conversaremos con Le Clézio y le plantearemos una selección de ellas. Luegopublicaremos esa entrevista en nuestra página y en nuestro canal de YouTube.

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Appel à contributions : Cahiers J.M.G. Le Clézio n°15 Rires, sourires : l’humour leclézien

La douleur, la mort n’existaient pas. Il y avait un sourire invisible dans l’air, et les grains de sable s’écartaient.

Voyages de l’autre côté, 308.

Date-limite : 15 JANVIER 2021

L’œuvre de JMG Le Clézio ne serait-elle vraiment que sérieuse ? La doxa, particulièrement depuis l’attribution du Nobel en 2008, semble le penser. C’est oublier, pourtant, que Le Procès-verbal, publié en 1963, était motivé par un certain « humour » qui a pu faire rire ses lecteurs, ou les faire sourire, hier comme aujourd’hui. C’est oublier peut-être, aussi, que Le Clézio a su manier constamment, selon l’évolution de son écriture romanesque, les procédés proches de « l’humour » afin de représenter un monde, le sien, livré à notre interprétation, partagé entre critique et idéalisme ce qui atteste, comme le souligne Jean-Marc Moura, que « l’humour déplace le sérieux bien plus qu’il ne le contredit ou l’annule[1]. » Écrire que l’œuvre de Le Clézio est habitée par « l’humour » est bien entendu insuffisant : si ses romans comportent certains traits qui provoquent le rire, une émotion, d’autres provoquent le sourire, voire des sourires de natures différentes, reflets d’un processus intellectuel plus complexe, comme le note Pierre Schoentjes. De plus, de nombreuses formes de « l’humour » y sont convoquées : pastiche et parodie d’abord, caricature et satire ensuite et ironies, enfin.

Faire rire, faire sourire

Le pastiche et la parodie sont les formes les plus ostensibles de « l’humour » dans les premiers temps de l’œuvre. Familier de Rimbaud, de Lautréamont ou de Michaux, mais aussi de René Crevel ou d’Yves Tanguy, ces premiers romans jusqu’à Les Géants (1973) font la part belle aux détournements des genres, des discours et des slogans. Il n’y a qu’à se souvenir des lignes inaugurales du Procès-verbal, « Il était une petite fois…[2] », pour comprendre en quoi le jeune romancier inscrit d’emblée son œuvre dans cet ensemble des réécritures propre aux arts dits « postmodernes » de l’époque, fortement marquée par l’absurde – et on ne peut s’empêcher de penser à Beckett – et par la critique des formes traditionnelles de la narration. Mais au-delà de ce « soupçon » revendiqué, Le Clézio utilise le pastiche et la parodie afin de critiquer une société du matériel, celle des « Trente glorieuses », qui se construit dans un non-dit violent mais palpable[3]. Comme le souligne Marina Salles, dans La Tour, les choses, la guerre, il y a plus d’un point commun entre un Georges Perec et un Le Clézio dans l’écriture ludique, distanciée et finalement critique de l’objet moderne, révélateur d’une angoisse et d’une fascination largement écrites dans La Guerre ou Les Géants. La patronymie des personnages (Adam Pollo, Chancelade, Jeune Homme Hogan ou Béa B.), le chapitre écrit en morse dans Terra Amata ou le « Mythe de la première cigarette » dans La Guerre, entre d’autres exemples, attestent d’un désir de provoquer le rire du lecteur, immédiat, puis un sourire, moins immédiat, en lui soumettant une réflexion sur la forme de la narration et de son objet. Notons que cette inclinaison de l’œuvre au pastiche et à la parodie n’a pas disparu lorsque Le Clézio est parti à la rencontre des Emberás, expérience qui a contribué à faire évoluer l’œuvre : en témoignent les intitulés de certaines de ses nouvelles, « Moloch » ou « Ariane » dans La Ronde et autres faits divers, ou l’« à peu près apologue » qui clôt Histoire du pied et autres fantaisies.  

La caricature et la satire sont peut-être les traits les moins commentés de l’œuvre. Pourtant, et ponctuellement, à la suite de certains satiristes du 19ème siècle, Le Clézio décrit des micro-sociétés en exagérant les physiques et les conduites afin d’en dénoncer le comportement : nous pensons à celle des bureaux de la «W.W.West» (en plus du clin d’œil à Kafka) dans Le Chercheur d’or ou à celle des opérettes à Nice dans Ritournelle de la faim. Ces ouvertures du roman à la satire sont des moments de critique viscérale où se lit une révulsion profonde et primaire du narrateur vis-à-vis de ces micro-sociétés et qui suggèrent au lecteur un discours politique implicite dans lequel se reflètent, peut-être, certaines orientations de l’auteur. À l’intérieur de ces moments de satire, ou de façon autonome, l’écriture de Le Clézio emprunte, plus souvent qu’on ne le croit, la caricature : là encore, si elle s’oriente vers des personnages emblématiques répulsifs, (les « spectateurs » du suicidé dans Le Procès-verbal ouVéran le véreux dans La Quarantaine), la pratique de la caricature se rapporte souvent aux figures de narrateurs proches de Le Clézio lui-même, Adam Pollo ou Jeune Homme Hogan, si bien que l’objet de « l’humour » leclézien est souvent l’énonciation et, derrière elle, l’énonciateur influant ainsi « l’idée même que le lecteur doit être amené à se faire des rapports de dépendance étroits qui unissent ce texte à son auteur[4]. » Peut-être est-ce une stratégie propre à susciter l’empathie du lecteur pour un personnage. Peut-être est-ce surtout la preuve, pour reprendre la formule de Stapfer, d’un « scepticisme extrême », ni absurde ni nihiliste, quant à la possibilité du Moi dans cette réalité : un Moi « parodié », selon les termes de Richter, et qui s’efface dans le doute. Toujours est-il que, là encore, la caricature n’est pas l’apanage des premières œuvres : Jérémie Felsen, dans Alma, peut être lu aussi comme une caricature de l’idéaliste, ce dernier roman ouvrant, par ailleurs, à une forme paroxystique de la caricature, le grotesque, dans la veine hugolienne, à travers le personnage de Dominique dit « Dodo », « né pour faire rire[5]. »

La figure de l’idéaliste nous amène enfin à considérer l’ironie ou les ironies dans l’œuvre du Nobel 2008. Si l’on se réfère à La Poétique de l’ironie de Pierre Schoentjes, il existe quatre catégories distinctes, toutes représentées chez Le Clézio. L’ironie verbale, d’abord, fondée sur un certain nombre de figures de style, dont l’antiphrase, repérable à tous les niveaux de l’énonciation. Elle sera à étudier selon les axes d’étude donnés par Ph. Hamon, notamment. L’ironie de situation, ensuite, qui tient à un hasard malheureux, à une péripétie du sort, au jeu de l’être et du paraître. Alors que l’ironie verbale se réalise surtout dans la langue, à travers des jeux de mots et des expressions promptes à la riposte, l’ironie de situation est surtout liée aux techniques narratives, tenant par exemple à l’ordre des événements narrés ou au type de focalisation et au savoir du lecteur. Mais ce sont sans doute les deux autres catégories de l’ironie qui sont les plus sensibles chez Le Clézio. « L’ironie du personnage dissimulé », héritage de l’ironie socratique, consiste, à la manière de Candide,à projeter un idéaliste dans un monde imparfait. L’ironiste, alors, fait « comme si » et s’étonne. Ce discours ironique est particulièrement présent dans les dernières œuvres de l’auteur où des narrateurs hétérodiégétiques mettent en scène des personnages naïfs dans une société fantasmée d’abord et dénoncée ensuite (Daniel Sillitoe dans Ourania, roman hautement ironique, ouLetitia Elisabeth Landon dans « L.E.L, derniers jours », une des fantaisies de Histoire du pied et autres fantaisies), ouvrant alors le discours leclézien à l’un de ces thèmes essentiels, l’utopie et à son corollaire, la dystopie. Enfin, « l’ironie romantique », dont Pierre Schoentjes voit peu d’exemples en France, peut être lue chez Le Clézio. S’il faut, comme il le souligne, deux conditions afin qu’elle soit, des interventions de l’auteur (la parabase utilisée dans Le Livre des fuites, par exemple) et une dualité du Moi, ceci afin de redéfinir les catégories du texte et l’ouvrir au « moderne », alors certains romans les réunissent. Cette ironie permettrait alors d’envisager les circonstances de la mutation première de l’œuvre : est-ce là qu’il faut chercher les causes d’une des expériences que connaît tout lecteur leclézien, la vision, là-bas, et en dépit de tout, d’un idéal souriant ? 

Rires & sourires dans la narration

Ce dossier ne serait pas complet s’il ne s’attachait pas aussi à étudier la représentation du rire et du sourire dans la narration leclézienne. Dans les dernières pages du Livre des fuites,un rire apparaît : Hogan, chez les Huichols, a, avec lui, Les Mots et les choses de M. Foucault. Sa tentative de traduction auprès des enfants provoque leurs rires sincères. Les « choses » est un…mot qui n’existe pas dans leur langue. Dès lors, c’est Hogan, son langage et ce que son langage implique philosophiquement qui deviennent le « risible. » En effet, la question se pose : de qui et de quoi rient les personnages de Le Clézio ? La réponse n’est peut-être pas si évidente. La nature du rire se transforme sans doute au contact des Emberás rencontrés au début des années 70 : il est envisagé désormais comme une émotion primaire, saine et positive. Ce rire se rapproche de ce que Keith Moser appelle les « privileged moments », des moments d’extase qui traduisent un état de bonheur absolu et qui surgissent surtout dans les romans où les personnages vivent une expérience authentique dans un monde naturel peu altéré : ce rire c’est celui partagé avec Denis dans Le Chercheur d’or, ou avec Bony dans Onitsha.Ce type de rire se distingue de celui, plutôt amer, fou, que l’on trouve dans les premiers romans lecléziens et qui rend compte d’un état de détresse, voire d’une crise existentielle dans un milieu urbain cauchemardesque : en témoigne, dans la nouvelle « Arrière » de La Fièvre, le « rire fou [qui] se bouscule le long de la gorge, roule comme un éclat de tonnerre, s’affaisse, se relève, dépasse les lèvres et chante dans l’air, repoussant les rideaux invisibles de l’air[6]. » Un roman comme Onitsha, par exemple,livre trois ou quatre variations du rire, différentes, et possiblement reliées à la figure de la mère et des femmes, à la sexualité – ce qui ouvre à un certain nombre de réflexions, à la suite de ce que Freud a pu écrire sur le rire, qui a été corroboré, amendé, voire contesté[7], le rire comme poursuite de la satisfaction originelle – mais reliées aussi à la figure de la communauté, celle à laquelle on appartient, celle à laquelle on aimerait appartenir, comme celle qui nous écœure. En est-il de même pour le sourire ? On le sait, rire n’est pas sourire. Là encore, il faudra s’interroger sur ses causes dans la narration leclézienne. Bien plus le résultat d’un intellect qui réagit à une compréhension d’un énoncé ou d’une situation, le sourire est également un signe de reconnaissance entre des personnages, entre des personnages et des paysages ou des sensations, qu’il soit joyeux ou triste, qu’il soit solitaire ou partagé, qu’il soit, comme dans Onitsha encore, ambigu, signe d’une satisfaction ou d’une vengeance, celui d’Oya qui lui « éclairait le visage » après avoir conçu son enfant.

Le rire est très souvent présent chez Le Clézio, comme le sourire. Ils sont cherchés sur le visage du lecteur comme sur ceux des personnages. Cela n’est pas étonnant : l’homme, dans ses interventions publiques, fait preuve, souvent, d’un humour « discret ». C’est donc cette dimension de l’œuvre, ce trait particulier très peu commenté, que nous aimerions mettre en valeur dans ce numéro des Cahiers J.M.G. Le Clézio : le rire comme un exorcisme, le rire comme une libération, le rire, peut-être seulement pour survivre, autant de possibilités que nous pouvons lire dans ces propos de l’auteur à Isabelle Roussel-Gillet : « Ce sont des scènes quotidiennes qu’il faut vivre avec un certain humour sinon elles sont trop lourdes à porter. L’humour peut arriver à contrôler une sorte de menace permanente pour quelqu’un qui vit dans cette incertitude, la menace de finir dans la maison blanche qui est redoutable.[8] »

Ce numéro sera consacré à ce sous-jacent de l’œuvre, sans lequel elle ne pourrait pleinement être littérature. Les contributions, exclusivement en français, pourront porter sur:

  • La généalogie de « l’humour » leclézien : Rimbaud, Lautréamont, Jarry, les Surréalistes, l’« humour noir » d’André Breton…
  • Les formes de « l’humour » littéraire dans l’œuvre de J.-M.G. Le Clézio : pastiche & parodie, satire & caricatures, ironies.
  • Les fonctions et les objets du rire et du sourire dans le roman leclézien
  • Les enjeux de « l’humour » : la portée dénonciatrice de son emploi.
  • L’humour leclézien dans les médias.

Les propositions de contributions devront parvenir au plus tard le 15 novembre 2020 à cette adresse : cahiersleclezio15@outlook.fr

Calendrier :

  • Réception des propositions de contribution (200-250 mots) accompagnés d’une bibliographie critique et de la micro biographie de l’auteur : 15 novembre 2020PROLONGATION : 15 JANVIER 2021
  • Examen des propositions anonymées (sauf pour le coordinateur à qui sont adressés les mails)
  • Transmission de l’avis motivé du comité éditorial et des deux coordinateurs aux auteurs : 15 décembre 2020
  • Réception de l’article rédigé : 15 juin 2021
  • Transmission des corrections ou des recommandations aux auteurs : 1er octobre 2021
  • Retour définitif des textes revus et corrigés : 15 novembre 2021
  • Maquettage : janvier-février 2022
  • Publication du numéro par l’éditeur : mai 2022

Bibliographie indicative :

Sur les formes de l’humour :

Sophie Duval et Marc Martinez, La Satire (littératures française et anglaise), Paris, Armand Colin, « U », 2000.

Philippe Hamon, L’Ironie littéraire : essai sur les formes de l’écriture oblique, Paris, Hachette, 1996.

Jean-Marc Moura, Le Sens littéraire de l’humour, Paris, PUF, 2010.

Pierre Schoentjes, Poétique de l’ironie, Paris, Seuil, 2001.

Alain Vaillant (dir.), L’Esthétique du rire, Nanterre, Presses universitaires de Nanterre, 2012.

Alain Vaillant et Roselyne de Villeneuve (dirs.), Le Rire moderne, Nanterre, Presses universitaires de Nanterre, 2016.

Sur JMG Le Clézio :

Sabrinelle Bedrane & Isabelle Roussel-Gillet (dirs.), Revue « Roman 20-50 », JMG Le Clézio, nouvelliste : des fièvres aux fantaisies, Paris, Septentrion, n° 55, juin 2013.

Keith Moser, “Privileged Moments” in the Novels and Short Stories of J.M.G. Le Clézio : His Contemporary Development of a Traditional French Literary Device, New York, The Edwin Mellen Press, 2008.

Isabelle Roussel-Gillet, L’Œuvre féconde : certitudes, pays et musées imaginaires, Caen, Passage(s), 2016.

Marina Salles, La Tour, les Choses, la Guerre, Caen, Passage(s), 2018.

Thierry Léger & Fredrik Westerlund, « Les Cahiers J.M.G Le Clézio n°9 », La Violence dans les premières œuvres, Caen, Passage(s), 2016.

Pour une bibliographie plus complète, voir celle de l’Association des lecteurs de JMG Le Clézio, consultable à cette adresse : https://www.associationleclezio.com/ressources/bibliographie-critique/


[1] Moura, Jean-Marc, Le Sens littéraire de l’humour. Paris, PUF, 2010. p.113

[2] JMG Le Clézio, Le Procès-verbal, Paris, Gallimard, 1963. p.7

[3] Voir Léger Thierry & Westerlund, Fredrik, « La Violence dans les œuvres premières » in Les Cahiers J.M.G. Le Clézio n°9, Caen, Passage(s), 2017.

[4] Michel Autrand, L’Humour de Jules Renard, Paris, Klincksieck, 1978. p. 26.

[5] JMG Le Clézio, Alma, Paris, Gallimard, 2018. Extrait de la quatrième de couverture.

[6] JMG Le Clézio, La Fièvre, Paris, Gallimard, 1965. p.103.

[7] Voir, à ce sujet : Diatkine, Gilbert, « Le rire », in Revue française de psychanalyse2006/2 (Vol. 70), p.529 à 552. Consulté à cette adresse : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2006-2-page-529.htm

[8] Roussel-Gillet, Isabelle, L’Œuvre féconde, Caen, Passage(s), 2016. p.360.

Appel à communication « Rires, sourires : l’humour leclézien » Cahier 15

L’œuvre de JMG Le Clézio ne serait-elle vraiment que sérieuse ? La doxa, particulièrement depuis l’attribution du Nobel en 2008, semble le penser. C’est oublier, pourtant, que Le Procès-verbal, publié en 1963, était motivé par un certain « humour » qui a pu faire rire ses lecteurs, ou les faire sourire, hier comme aujourd’hui. C’est oublier peut-être, aussi, que Le Clézio a su manier constamment, selon l’évolution de son écriture romanesque, les procédés proches de « l’humour » afin de représenter un monde, le sien, livré à notre interprétation, partagé entre critique et idéalisme ce qui atteste, comme le souligne Jean-Marc Moura, que « l’humour déplace le sérieux bien plus qu’il ne le contredit ou l’annule. » Écrire que l’œuvre de Le Clézio est habitée par « l’humour » est bien entendu insuffisant : si ses romans comportent certains traits qui provoquent le rire, une émotion, d’autres provoquent le sourire, voire des sourires de natures différentes, reflets d’un processus intellectuel plus complexe, comme le note Pierre Schoentjes. De plus, de nombreuses formes de « l’humour » y sont convoquées : pastiche et parodie d’abord, caricature et satire ensuite et ironies, enfin.

Les contributions, exclusivement en français, pourront porter sur :

  • La généalogie de « l’humour » leclézien : Rimbaud, Lautréamont, Jarry, les Surréalistes, l’« humour noir » d’André Breton…
  • Les formes de « l’humour » littéraire dans l’œuvre de J.-M.G. Le Clézio : pastiche & parodie, satire & caricatures, ironies.
  • Les fonctions et les objets du rire et du sourire dans le roman leclézien
  • Les enjeux de « l’humour » : la portée dénonciatrice de son emploi.
  • L’humour leclézien dans les médias

Les propositions de contributions (200-250 mots, accompagnés d’une bibliographie critique et de la micro biographie de l’auteur) devront parvenir au plus tard le 15 janvier 2021 à cette adresse : cahiersleclezio15@outlook.fr

Coordinateurs : Nicolas Pien et Sara Buekens

Cliquez ici pour voir l’appel complet

ACTUALITE CRITIQUE – ASSOCIATION – Dictionnaire J.M.G. Le Clézio 2020

La version 2020 du Dictionnaire J.M.G. Le Clézio est à présent en ligne (toujours gratuitement) aux éditions Passage(s) !

Découvrez les nouveaux articles de spécialistes internationaux de l’oeuvre leclézienne sur « Le Procès-verbal », « La Guerre », « Zinna », « Le sismographe », « l’île Rodrigues », « Séoul », « Le muralisme », ainsi que de nouvelles traductions d’articles sur « The Prospector », « The Quarantine », « Onitsha, « The Royal College Curepipe », « Hinduism », « Sirandanes » et « Sugar Cane ».

Rachel Bouvet dirige depuis 2018 le Dictionnaire, une initiative de l’Association des Lecteurs de J.M.G. Le Clézio. Pour en savoir plus.

Lien vers le Dictionnaire aux éditions Passage(s)

ACTUALITE – « Greta Thunberg est la grande figure de ce temps » par J.MG. Le Clézio

Membre du Collectif Internation, qui presse l’ONU d’opter pour une autre pensée économique et une façon nouvelle de mesurer la valeur des choses et des hommes, le prix Nobel 2008 adresse une lettre au philosophe Bernard Stiegler, en ouverture de l’essai collectif « Bifurquer », nous vous en parlions la semaine dernière. En voici le texte.

ACTUALITE – Préface de J.M.G. Le Clézio

Président de l’Institut de recherche et d’innovation de Paris, le sociologue Bernard Stiegler publie avec le Collectif Internation « Bifurquer », accompagné d’une lettre-préface de J.M.G. Le Clézio, et d’une postface d’Alain Supiot.

Cet essai propose une analyse des enjeux à la fois scientifique, économique, politique et social, sur les plans les plus divers, des grandes crises sanitaires, climatiques, sociales ou psychiques pour habiter autrement sur terre.

En voici la quatrième de couverture :
« La pandémie qui a paralysé le monde en quelques semaines révèle désormais comme une évidence l’extraordinaire et l’effroyable vulnérabilité de l’actuel « modèle de développement », et la potentielle multiplication de risques systémiques combinés qui s’y accumule. Elle prouve que ce modèle est condamné à mort, et qu’il nous condamnera à mort avec lui, où que nous soyons dans le monde, si nous ne le changeons pas.

Dans l’ouvrage qui suit, est donc posé comme base du travail collectif qui l’a produit que ce modèle destructif de développement atteint ses limites ultimes, et que sa toxicité, de plus en plus massive, manifeste et multidimensionnelle (sanitaire, environnementale, mentale, épistémologique, économique), est engendrée avant tout par le fait que l’économie industrielle actuelle, repose dans tous ses secteurs sur un modèle physique dépassé.

Pour transformer nos sociétés et lutter contre l’entropie – forces de destruction de la biodiversité, du climat, du psychisme – il s’agit d’en reconsidérer complètement les fondements (notamment les bases de notre système économique à la lumière des sciences et de la thermodynamique) et la trajectoire.

Il nous faut urgemment changer de modèle économique et articuler différemment les pratiques locales et macroéconomiques en repensant le territoire et la localité.

Les contributeurs de cet ouvrage proposent également de développer une société contributive avec un revenu éponyme qui revaloriserait tous les métiers du lien.
Ils réinterrogent également la question du travail dans nos sociétés en s’inspirant du colloque « Le travail au XXIe siècle », organisé par Alain Supiot au Collège de France dans le cadre du centenaire de l’OIT (Organisation internationale du travail).

Refondre le droit et la comptabilité des États et des entreprises, repenser la recherche dans l’optique du long terme pour la déconnecter des intérêts privés, reconsidérer dans une optique de partage la révolution numérique… sont également des impératifs dûment développés par des spécialistes de renom. C’est pour établir un diagnostic précis et préconiser une méthode générale afin de sortir de cet état de fait sans droit que le présent ouvrage a été écrit. »

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ARCHIVES – Les pêcheuses d’ormeaux

Gallica BnF a publié le 11 juin une peinture sur papier japonais de Hokusai (1760-1849) représentant les « ama » ou pêcheuses d’ormeaux (à découvrir ici).

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Cette peinture fait partie d’un ensemble remarquable de 24 peintures commandées au maître de la Manga par le chef de la factorerie hollandaise de Deshima de 1823 à 1826. Livrant un aperçu vivant de la société d’Edo, elles retracent aussi l’histoire des influences artistiques entre l’Europe et le Japon.

Rappelez-vous « Tempête » (2015), la novella de J.M.G. Le Clézio illustrait ces pêcheuses d’ormeaux qui plongent en apnée et lancent un cri quand elles sortent la tête hors de l’eau.

« L’image m’évoque les premiers amphibiens apparus à la fin du Dévonien. » disait l’écrivain.

Réécoutez cette interview radiophonique

ACTUALITE – Affaire George Floyd

Un dossier sur J.M.G. Le Clézio est paru le 07 juin dans Nice-Matin et Var-matin consacré au « monde de demain », celui de l’après Covid-19.

A cette occasion, il revient sur l’affaire George Floyd. En se déclarant totalement solidaire des mouvements de protestation qui émaillent les Etats-Unis, dix jours après que cet homme noir a été tué par un policier blanc à Minneapolis, le 25 mai dernier.

« Tout ce qui touche au racisme m’est insupportable. Je condamne absolument », martèle Le Clézio.

« Je suis en soutien total avec les manifestants qui protestent contre cette violence. Les États-Unis sont un pays très étrange. Un pays à balancier où les forces progressistes et rétrogrades, alternativement, accèdent au pouvoir. C’est aussi un pays qui s’est construit, économiquement, sur l’esclavage. Où, de plus, une grande partie de la population n’a pas accès à la parole. Les États-Unis ne sont pas seuls dans ce cas. Mais un événement à la fois terrible et scandaleux vient de s’y produire, qui donne envie de changer le monde. »

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