Fantômes dans la rue (2000) de J.M.G. Le Clézio réinterprète le mythe du fantôme dans la machine. L’analyse intermédiale de la nouvelle littéraire est l’occasion d’un questionnement critique sur la vidéosurveillance en milieu urbain et sur la circulation des images produites par les caméras installées dans nos villes. Ces images sont ici considérées comme des biens symboliques d’un genre particulier, qui participent de la formation d’un regard instrumenté et qui contribuent à un imaginaire de la surveillance. Les caractéristiques éditoriales et énonciatives de l’oeuvre leclézienne sont interrogées au prisme d’une éthique du témoignage. Une telle éthique, en effet, donne son sens au texte et à l’intervention de l’écrivain, qui cherche à travers ceux-ci à conscientiser les nantis sur la réalité des subalternes.
Référence : Simon LEVESQUE, « Une écriture du regard instrumenté pour attester des sans-voix : analyse intermédiale de Fantômes dans la rue de J.M.G. Le Clézio », Études littéraires, vol. 53, n° 2, p. 249-271. DOI : https://doi.org/10.7202/1114724ar.